Les Canaries

De Madère à la Graciosa

Difficile de ne pas avoir envie d’aller à La Graciosa, rien que pour le nom, non ?
Départ de Madère le mardi matin et au revoir à Michel et Cyrielle. J’ai rencontré Michel dans le bus qui allait à Funchal. Il a un Wauquiez et a fait la route directe Les sables d’Olonne à Madère : 10 jours de mer. Cyrielle, quant à elle, a peu navigué et part en Bolivie cet hiver pour s’occuper d’animaux.
On m’a dit : tu vas avoir pleins de vagues ……C’est vrai que la météo prévoit un avis de vente frais sur le Sud Est de Madère et un autre sur les Canaries……Mais, je ne vais pas rester tout l’hiver à Madère…………
A la sortie du port, du vent, il y en a. Mais Coclico et moi sommes protégés des vagues grâce à la cote………….jusqu’au sud des iles Désertas. Et là, cela remue et c’est très désagréable : les vagues sont courtes. On va dire que la mer est agitée. Au sud des iles Désertas, il y a une remontée de fond qui crée ces remous. Je le savais et j’y suis allée.
Et puis après : du vent et des vagues. J’avais prévu pour le vent. Coclico a 2 ris et le génois est à moitié enroulé……. Pour les vagues, un peu moins. J’ai de la chance mon estomac est bien accroché.
Mercredi, la mer se calme mais pas le vent. Coclico avance toujours bien. Mardi, nous avons fait 123 M en 24 heures, Combien allons nous ce jour ?
Jeudi matin, au petit jour, je distingue les Canaries…….puis Lanzarote et enfin La Graciosa. Cela souffle toujours et Coclico est à fond. Je m’interroge : tout ce vent pour rentrer dans le port de la Caleta de Sebo port….Hum, hum, la manœuvre de port va être difficile……
A 13 heures, je rentre dans le port, 20 nœuds de vent et le moteur étale . Un homme sur le ponton me fait signe et m’indique ma place. Ouf, quelqu’un pour prendre mes amarres.
J’arrive à ma place mais nous serons 4 finalement pour bien placer Coclico. Il ne se laisse pas faire….. le vent l’a déhalé (sans aucun dégâts) et la prise au vent est conséquente. Ouf….. Coclico est amarré et tout va bien. Je suis contente, c’est ce que je dis à l’homme du port « I’m happy » et il sourit.
Il parle un peu français et m’explique qu’il a fait le chemin de Saint Jacques de Compostelle en partant de Bretagne, puis Pays de la Loire, puis………
Et puis je vois La Caleta de Sebo du port……J’adore.

Obligée d’y rester quelques jours…….. La Caleta de Sebo est une ville comprenant environ 700 habitants vivant de la pêche et du tourisme…….Oui, il y a des touristes ….canariens, espagnols…….Les rues sont jonchées de sable et il y a peu de voiture en circulation. Quand il y en a , ce sont des 4X4.

Et puis, sur le ponton, rencontre avec Barbarito, un espagnol vivant en pays basque espagnol venu aider son ami sur son voilier. Le davier est à réaliser. Il y a aussi Carl qui vient me voir sur Coclico. Français, il est content de voir une compatriote. Il vient de Rabat avec son voilier qui n’a ni pilote automatique, ni régulateur d’allures, ni cartographie électronique…..Chapeau.
Le lendemain, tour de l’ile (surtout le NE) en vélo. Carl propose de m’accompagner et de retrouver Barbarito et ses acolytes faire du surf. Je découvre alors les paysages arides et les pistes de sable………Le désert ?………..Mais pas la plage où surfent Barbarito et ses amis.

Et puis visite du 2eme village sur l’ile : Pedro Barba composé de maisons secondaires appartenant à des canariens.

De retour à la Caleta de Sebo, nous retrouvons les amis de Barbarito. Nous nous sommes trompés de plage………….
Un Adios rapide, ils prennent le ferry pour Lanzarote. Carl les salue avec sa corne de brume naturelle : un lambi………..

Lanzarote
Pour partir, Carl est de la partie et lâche mes amarres. Au revoir mais sans la lambi. A la sortie du port, il m’appelle sur la VHF pour voir si la sienne fonctionne. Et bien oui.
Et puis navigation au près avec 2 ris puis 1 puis au portant.

Un voilier nous rattrape. (il est sous voile et moteur…) et nous prend en photos. Quelle bonne idée, difficile d’avoir Coclico sous voiles. Et ensuite appel à la VHF : « Malu pour Coclico, Malu pour Coclico« . Ce sont les hollandais rencontrés à Madère. Nous allons au même port . On se retrouvera là bas.
Et puis le vent forcit et l’arrivée dans la marina est un peu ventée. Un marinero, bien sympathique, prend mes amarres et le tour est fait.
Je reste quelques jours. Entre temps, Marie Aleth m’envoie des nouvelles des résidents de la Maison Saint Colomban. Ils ont pour travail d’écrire le livre de bord de Coclico et la concentration est de la partie.

Merci à vous. Le résultat va être super.

Pour ne pas perdre les bonnes habitudes de marches prises avec Mélanie, je prévois une randonnée pour découvrir la ville est ses hauteurs (13 km……). Départ le matin avant qu’il ne fasse trop chaud et l’occasion de découvrir un tournepierre sur le ponton.

Direction, Arrecife. Routes et rues se suivent et se ressemblent.

A la sortie de la ville, des monts, volcans …..jaunes et sablonneux. Le décor est minéral et aride et quelques oiseaux survolent le paysage dont le martinet noir……http://voilieratypik.fr/wp-content/uploads/2025/09/GH010082.mp4. Je monte, je monte. Et puis des sacs en plastique, pleins, accrochés aux herbes ou volant avec le vent. Sacs qui finiront dans la mer sans doute…puis dans l’estomac des poissons puis dans le notre………………

Fuerteventura – Puerto de Rosario
Départ de Lanzarote pour Puerto de Rosario. Mais la veille, je vois Peter et Rianne du bateau Malu, le jeune couple de hollandais rencontré pour la 1ere fois à Madère. On échange nos numéros de téléphone. Ils doivent m’envoyer des photos de Coclico, Chic, qu’ils ont prises lorsqu’ils m’ont doublée entre Madère et Lanzarote.

Départ portant, 1 ris et génois tangonné tout le long de la route. Coclico avance bien et roule : bâbord, tribord, bâbord, tribord http://voilieratypik.fr/wp-content/uploads/2025/09/GH010086.mp4………….Il faut que je m’habitue pour la transat……. Le First 30 n’est pas un voilier de portant, je le confirme…….Arrivée ventée à Puerto de Rosario. Je me débrouille seule. Et alors que je finis l’amarrage, une petite chienne vient me dire bonjour sur le ponton. C’est Croqueta. Son propriétaire espagnol qui parle couramment le français m’indique que le bureau du port est fermé jusqu’à lundi (et nous sommes vendredi) et qu’il faut un badge pour rentrer dans la marina. Il en a 2……….dont un qui ne lui sert pas……..Il me le prête jusqu’à lundi.
Visite des environs de Puerto de Rosario : des écureuils dans les rochers, des maisons en pierres, de plages avec galets et du ciel bleu, des dessins sur les façades……

Et puis échanges avec Michelle et son époux qui sont arrivés au port sur leur Gibsea 105. Ils naviguent depuis plusieurs années dans les Canaries, les aiment et me donnent quelques tuyaux.
Retrouvailles avec Peter et Rianne qui me hissent en tête de mat pour un contrôle,…avec le sourire. Ils vont faire la traversée de l’Atlantique………

Fuerteventura – Gran Tarajal
Départ matinal de Puerto Rosario tant qu’il n’y a pas trop de vent. Tout le monde dort dans le port. 1 ris pour le départ et comme Coclico est vent arrière, je ne mets pas de génois.
Arrivés au sud ouest de l’ile, le vent forcit. Je suis surprise et prends un 2eme ris…..Coclico avance……..Il fonce même………Et puis cela se calme au sud de l’île …..vraiment………Arrivée au moteur dans le port. Maurice m’accueille, puis ……Patrick, …..puis Patricia. Maurice et Patricia vivent sur leurs voilier de 13 mètres et et Patrick vient de boucler un tour d’Atlantique……..Encore pleins de rencontres fort sympathiques…..Bavardages et formalités réalisées à la police du port.

Beaucoup de partages avec mes voisins de ponton : où trouver le shipchandler, la bouteille de gaz, aller nager à la plage qui est tout à côté l’après midi……………Et puis, une ballade afin de découvrir un peu les alentours. Bien sûr, c’est jaune, bien sûr, cela monte………..Pas de touristes mais rencontre avec un troupeau de chèvres, de superbes paysages et d’oiseaux qui m’étaient inconnus jusqu’ici, l’oedicneme criard…..

Antequera – Ténérife
Au revoir aux amis faits à Gran Tarajal et direction Ténérife.
Peu de vent, portant, Coclico avance. Puis la navigation devient casse pied : du vent, pas de vent, du vent, pas de vent et ………pas du tout de vent. C’est au moteur de travailler …….Bruyant, pénible mais cela permet de nous rapprocher de Ténérife. Nous laissons à babord Gran Canaria. La mer est lisse et des ailerons apparaissent : Cachalots, ……….Je ne sais pas.

Après 3 heures de moteur (les batteries sont rechargées), le vent revient, presque de face. Allure au près qu’affectionne Coclico…….On file…..Et puis, pour la nuit, je décide de m’arrêter à la playa de Antequera, mouillage situé au nord de Santa Cruz de Ténérife. Il n’y a rien ou presque : quelques maisons, baigneurs, …..des montagnes, quelques arbres……..C’est paisible et joli.

Réveil au mouillage : baignade et je suis invitée par Téo, bateau espagnol à aller déjeuner sur un autre bateau espagnol dont le propriétaire se prénomme Pablo. Pourquoi pas ? Bavardages entre petits et vieux voiliers.
Mon espagnol est à rude épreuve ………………………..et s’améliore guère, Téo étant très, très, très, très bavard.
Dans le mouillage, impossible de capter la météo. De retour sur Coclico, je quitte le mouillage et direction la marina de Santa Cruz de Ténérife. Arrivée tardive mais les marineros sont accueillants et m’aident à l’accostage.

Santa Cruz – Ténérife
Les quelques jours au port me permettent de faire le plein de gaz, gaz oil, d’eau et l’ avitaillement. L’occasion de visiter le marché municipal de Ténérife………avec des fruits et légumes exotiques (manioc, papaye, fruits de la passion, caimite africaine, pommes de terre des canaries, le tamarin, Chayote, Pitaya,……..), des pâtisseries orientales, des épices…..

Garachico – Ténérife
Peu de vent est prévu mais je me décide à quitter Santa Cruz de Ténérife. Départ matinal et mon voisin, Dick, hollandais en fait de même (lui pour aller au chantier).
Pour passer la pointe de Anaga au Nord Est de l’ile, le vent est de face et Coclico au près. On tire des bords……..Dicton marin : « Le près, c’est 2 fois la distance, 3 fois le temps …..et 4 fois la rogne ». Oui, oui………
Et ue fois la pointe Anaga passée, Coclico longe la côte nord…………………..au moteur et sous voiles. Le vent est tombé…….

Après 8 heures de moteur, nous arrivons à 2 heures du matin à Garachico. La nuit va être réparatrice.
Au réveil, alerte volcanique à Garachico sur mon portable. Le port est rempli de camions de pompiers…………Et c’est vrai que Garachico est proche du volcan de Teide……….Mais, ce n’est qu’une simulation volcanique, ouf. Après 14h, la vie du port reprend son rythme normal.

Et puis, les qelques jours restés à Garachico me permettent de faire un peu d’entretien sur Coclico et de découvrir la ville. Elle est petite (environ 5 000 habitants) et je croise quelques touristes.

Les rues sont colorées et la plage composée de galets noirs, évidemment……

Et puis des chats,…………magnifiques, près d’une plantation de bananiers

A partir de Garachico, je me décide pour randonner et voir Genovès dans les terres puis El Guinco, le long de la côte. Le dénivelé est de + de 600 m et la distance est de 11 km, pourquoi pas……Je monte, je monte, et la vue est superbe.

A Génovès, dont les rues sont colorées, je fais la rencontre d’un chat , ma foi, pas du tout intimidé.

Et, puis, je continue ma route dans un paysage vert…….Cela change !!!!! Le nord de Ténérife est ainsi car les nuages sont arrêtés par les monts.

El Guincho, je me rapproche de la mer et m’éloigne du mont Teide. Je ne grimperai pas jusqu’en haut……Et pourtant, il est beau.