« Une semaine dans un nouvel univers : la navigation sur un voilier.
Un périple au départ du continent africain, Melilla, enclave espagnole de l’autre côté de la méditerranée, un dépaysement, un autre monde, des odeurs, des langages, des coutumes, et quelques loups de mer belges en hivernage.
Commençons pour s’immerger, par la traversée vers le continent européen vers San José (petit port touristique, agréable) météo que nous dis-tu ? : peu de vent, mer calme donc traversée au moteur en partie. Je barre et garde le cap à 30°, œil rivé sur la boussole. Les 26 heures de traversée s’écoulent lentement, sereinement, la nuit est éclairée et étoilée. Que ce soit à la poupe ou à la proue, à tribord ou à bâbord la personne de quart doit être à l’affût vérifier si un bateau arrive sur nous, si nous devons l’éviter ou s’il passera sans manœuvre de notre part.
Seule à la barre, protégée du froid, attentive, le calme se répand dans tout mon corps, une certaine sérénité. Attention 1h30 d’observation et 1h15 de sommeil, ce roulement devient de plus en plus difficile, le sommeil voudrait plus de place, mais je lutte pour voir le lever du soleil après avoir profiter de son coucher. Mise en place des pare-bat (avec le nœud du cabestan + 1/2 clé), préparation des aussières pour les lancer lors de l’amarrage du bateau.
Lune est contente elle peux de nouveau poser les pattes sur le quai, Lune ! Regarde ! le taquet d’amarrage il a bien son bout en garde (le bateau ne pourra ni avancer ni reculer) mais aussi le bout en pointe (le bateau ne pourra pas s’écarter du quai).
Hissons la Grand’ Voile drisse en mains, bordons ou choquons le Génois avec les écoutes vertes et rouges. Malgré ma vigilance le Génois faseille il a trop lofé, et la voile n’est plus bien positionnée… Carole ! Au secours !
Quelques dauphins « Globicéphales noirs » nous accompagnent quelques instants, mais pas d’arrêts pour les observer le vent nous conduit 4 Beaufort barrer devient plus complexe et plus physique, ouille ! Quelques douleurs aux épaules.
Le calme du port de Mazarron nous réconforte deux nuits dans ce lieu ressemblant à une île tropicale (des palmiers, une eau turquoise…), nous profitons des quelques spécialités culinaires espagnoles (un mélange de tapas, un vin rosé pétillant…) et de la protection du port car dehors le vent se montre plus violent.
En route vers Cartagene, dernière navigation avant mon retour vers la France, le moteur est sollicité, les sensations de déplacement du bateau sont différentes qu’en navigation à voile. Mais où en sommes nous vraiment ? Quelques relevés de positions s’imposent sur les immenses cartes maritimes très détaillées. Quelle profondeur ? Y’a t-il des risques de rencontres de rochers en affleurement de la surface ? L’activité de navigation est riche en spécialités scientifiques et techniques, heureusement notre capitaine est passionnée de voile et la pratique depuis son jeune age.
Quelques virements de bord (changement de cap à +ou – 90°) plus loin, nous arrivons à Cartagene, grand port militaire (passage de bateaux de guerre, et d’un sous-marin), commerciale et touristique (beaucoup de voiliers, un énorme ferry), ville d’art et d’histoire, une agréable ville pour déambuler et pour clore cette semaine.
Merci Carole pour ta bienveillance, ton empathie, ton humeur constante, tes conseils et nos discussions.
Merci Lune de m’avoir réchauffé les pieds la nuit, et peut-être un de tes congénères viendra me tenir compagnie dans ma nouvelle demeure et cela grâce à toi. »
Orlane